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Moratoire sur l’immigration, retraite à 65 ans : ce que proposait Michel Barnier en 2021

Contrôle strict de l’immigration, retraite à 65 ans, lutte contre l’« assistanat » : lors de sa campagne pour la primaire de la droite en 2021, le nouveau premier ministre (Les Républicains) Michel Barnier avait défendu une politique économique libérale doublée d’une grande fermeté dans les domaines régaliens. Lui qui se définit comme un « gaulliste social » avait terminé en troisième position de cette primaire, remportée par Valérie Pécresse. Voici un résumé des positions qu’il avait présentées alors.
L’ancien commissaire européen avait défendu des positions très fermes sur l’immigration et la sécurité : « On ne répare rien, on ne construit rien sans sécurité et si ce sont les passeurs et les juges qui décident qui peut entrer en France et qui peut y rester », affirmait-il au Figaro en novembre 2021.
M. Barnier proposait en conséquence un « moratoire » sur l’immigration de trois à cinq ans : cette « pause » serait un « préalable à la reprise en main de notre politique migratoire », expliquait-il. Dans cette optique, le candidat voulait « cesser les régularisations inconditionnelles des sans-papiers », « accélérer le parcours du demandeur d’asile », durcir les critères du regroupement familial et réduire la délivrance des visas long séjour.
Il avait, en outre, surpris, voire choqué, jusque dans son camp, en prônant un référendum pour permettre de retrouver une « liberté de manœuvre » en matière d’immigration, suggérant ainsi que la France devrait s’affranchir des règles garanties par les instances juridiques de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Critiqué, l’intéressé avait fustigé des « cris d’orfraie » et une « mauvaise polémique », et maintenu qu’en matière d’immigration, « si on ne change rien, il y aura d’autres Brexit ».
Le candidat à la candidature pour la présidentielle de 2022 promettait à l’époque une « stricte trajectoire d’économies » pour le budget de l’Etat et une « maîtrise de la dette ». Pour stimuler le « retour du travail et de l’activité, (…) clé de la croissance », il préconisait de réduire les impôts de production de 10 milliards d’euros, et de baisser les charges sociales sur les salaires intermédiaires, de 1,6 à 2,5 smic – tout en prévoyant d’augmenter les salaires dans les « services publics essentiels de la santé et de l’éducation ».
Adepte de « réformes courageuses », M. Barnier suggérait « le passage à la retraite à 65 ans » et une « plus grande efficacité de l’Etat » et des collectivités locales, « notamment pour éliminer tous nos doublons administratifs ».
Récitant un classique mantra de droite, l’ancien ministre disait vouloir « encourager le travail et le mérite, au détriment de l’assistanat », notamment en suspendant les allocations chômage « après deux refus d’une offre raisonnable ». Il se déclarait par ailleurs « beaucoup plus soucieux » du dialogue social que le président Macron.
M. Barnier disait aussi vouloir lutter contre la fraude sociale, notamment à l’Assurance-maladie, et proposait pour ce faire de remplacer toutes les cartes Vitale par des cartes biométriques afin d’« économiser des sommes considérables » en supprimant un « véritable nid de fraudes ».
« On réduira la pollution agricole avec les agriculteurs, pas contre eux. On décarbonera l’économie avec les entreprises, pas contre elles », avait affirmé l’ancien ministre, qui proposait un « grand plan national d’isolation des logements ». M. Barnier disait par ailleurs vouloir « relancer » le nucléaire et investir dans les énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, la biomasse, l’hydraulique – mais pas l’éolien « qui fait beaucoup de dégâts ».
Le Monde avec AFP
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